dimanche 1 juillet 2012

Pablo Neruda : J'avoue que j'ai vécu

Brusquement un main s'avança sur moi, une grande main, une main de travailleur, mais une main de femme. Elle parcourut mon front, mes yeux tout mon visage avec douceur. Puis une bouche avide se colla sur le mienne et je sentis, tout le long de mon corps, jusqu'à mes pieds, un corps de femme qui pressait contre le mien.
Peu à peu ma crainte se changea en plaisir intense. Ma main caressait des cheveux tressés, un front lisse, des yeux aux paupières fermées douces comme des coquelicots. Ma main poursuivit son voyage et je touchai deux grands seins fermes, des fesses larges rondes, des jambes qui m'enlaçaient, et je plongeai les doigts dans un pubis pareil à une mousse des montagnes. Pas un mot ne sortait ni ne sortit de la bouche anonyme...