Dans un entretien diffusé vendredi matin 9 juin par la radio suisse RTS, le président provisoire Moncef Marzougui s’est expliqué sur un début de polémique avec les autorités suisses sur les fonds Ben Ali.
«Je n’ai jamais accusé qui que ce soit. Au contraire, je salue l’attitude de la Suisse parmi les premiers pays à reconnaître de l’argent mal acquis et prêts à nous le restituer et je remercie les autorités et le peuple suisses», a affirmé le président tunisien.
«Simplement, voilà, nous sommes dans une situation d’urgence, les besoins sont énormes, les gens réclament du travail, nous avons besoin de ressources», a-t-il dit sur les ondes de la RTS.
«C’est peut-être une goutte d’eau dans l’océan, mais nous avons besoin de cette goutte», a-t-il poursuivi. «J’ai réclamé qu’on accélère le processus et allions voir un peu plus loin. Nous avons l’impression que la somme que nos amis suisses ont trouvée n’est que la partie visible de l’iceberg», a déclaré le président tunisien.
Fin mai, le président avait estimé que le montant bloqué par la Suisse, quelque 60 millions de francs, est «dérisoire» par rapport à ce que les banques suisses auraient réellement accepté du clan de l’ex-président Ben Ali.
Aide à la démocratie
Marzougui a souligné que seuls les Suisses ont les capacités techniques de retrouver l’argent de «mafieux qui nous ont volé des milliards et des milliards». «Ils ont les spécialistes pour nous aider à en retrouver la trace et à nous le ramener», a-t-il dit.
«C’est une aide à la démocratie tunisienne, une mesure éthique, un signal fort à tous les voleurs et un message préventif de façon à couper court au fléau de la corruption dans les pays pauvres», a conclu Moncef Marzougui.
Le président provisoire tunisien a été reçu par le maire de Genève Rémy Pagani, dans le cadre d’une visite d’amitié. Il a aussi rencontré plusieurs responsables d’organisations internationales à Genève.
Samedi, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga se rend en Tunisie pour une visite de travail jusqu’à lundi. Elle doit y négocier un partenariat migratoire qui vise entre autres à faciliter le retour des demandeurs d’asile.
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