Béji Caïd Essebsi : « Si c’est Rached Ghannouchi qui dirige le pays maintenant, moi je dis que c’est tant mieux ! Au moins lui est un homme politique qui tient compte des contingences. Vous savez, la politique, c’est comme une voiture et dans une voiture, il y a cinq vitesses et une marche arrière. Mais les gens ne veulent pas admettre que la marche arrière est aussi une vitesse. Et celui qui ne sait pas manier cette vitesse ne peut pas faire de la politique. »
La Presse – 10/07/2012
Commentaire :
Il y a une pincée d’humour dans la boutade de Si El Béji. En fait, en prêtant à Ghanouchi, une qualité d’homme politique, différente de celle d’homme d’État,qui consiste à reculer, après avoir constaté l’impossibilité d’avancer, ce n’est pas dire que Ghanouchi comprend la valeur de la marche arrière, comme vitesse Autre. Le recul n’est réellement efficace que lorsqu’il est opéré avant l’action d’avancer, comme le remarque le bon sens populaire à propos d’un coup de poing bien asséné : وخر و قدم و عطاه بداودي . En politique, et surtout en matière d’action politique, la marche arrière est intégrée à toute vitesse d’action. Elle est une activité de retenue qui empêche l’auteur de l’action de se laisser emporter par la vitesse en se laissant aliéner par le désir de réaliser au plus vite son idéal. Une action retenue se transforme en « Rouleau compresseur » contre lequel ceux qui voudraient lui faire obstacle n’y pourront rien. Ce qui n’est pas le cas, de celui qui avance, pour tâter le terrain et recule au cas il trouverait trop de résistance. Le rouleau compresseur c’est Si El béji et Rchouda n’est qu’un apprenti politicien dont l’action politique consiste à émettre des fatouas politiques successives contradictoires, pour ne compter, en fin de compte, que sur sa vocation de comploteur qui est le fondement même de son mode de penser.
Par Naceur Ben Cheikh
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